lundi 2 juin 2008

gros camion, gros souci, petit vélo, petit souci


Duut - haute vallée, 2600 m : après nous être laissés inviter a un ptit dej en route (yaourt, fromage, gateaux secs, thé salé au lait ), assorti de renseignements sur la piste à suivre, nous grimpons au soleil, poussons de temps en temps, avec des points de vue superbes. On est vraiment en montagne.

Après quelques coups de pédales, nous croisons une yourte au bord de la Khoit Tsenger Gol, où l'on ne nous ferme pas la porte au nez mais c'est tout comme. Ce matin , nous cherchons de l'eau et rien de plus; nous faisons quelques centaines de mètres plus loin une halte thé-café-toilette fort reconstituante après une nuit dans une atmosphère humide et poisseuse.


Nous continuons revigorés, en faux-plat ascendant sur un chemin en balcon dans la haute vallée de la même rivière, pendant vingt km, de 2600 à 2900 m. Nous croisons quelques yourtes, et un camion de déménagement en panne, pont arrière démonté, coincé là-haut depuis deux jours avec papa, maman enceinte jusqu’aux yeux , deux gamins de sept- huit ans, dans l’attente de pièces détachées. Bonne humeur indispensable , et c’est leur cas, admirable .


Nous continuons notre chemin pour une petite pause de midi, et en traversant un petit gué, j’entends un bruit à l’arrière de mon véhicule, assorti d’un blocage de la roue arrière.
C’est grave : rupture de la patte de fixation arrière droite de mon porte bagages . Aïe…et merde. Heureusement que traîne dans un fond de sacoche tout un fatras de « petit merdier » bien sélectionné , bien répertorié mais sans destination spécifique a priori. Tout ça permet de réparer la chose, en remplaçant la dite fixation par une double patte d’acier perforé, que nous scions , ajustons, fixons sur l’axe de roue, merci la bricole.



Après cette examen de passage par 2900 m, en ce début d’après-midi, nous décidons de faire une sieste, ou au moins de prendre un peu le temps de traîner, avant la dernière montée pour le col Ulaan Davaa, que nous nous réservons pour demain .
A peine arrêtés, un orage nous tombe dessus, ce qui n’est pas peu dire , avec un vent infernal, suivi d’ une vraie tempête pendant trois heures, pluie et grêle au programme. Ca secoue. Nous nous accrochons de l’intérieur de la tente à l’armature , équipés de nos gants de ski et de tous nos vêtements d’hiver ( la température sous l’auvent passe de 25 ° à 03 °, il fait 17 ° à l’intérieur ), de façon à rester bien collés par terre, aussi secs et chauds que possible, pas de fantaisie .
Trois heures plus tard, le vent se calme, la pluie s’arrête, c’est le beau temps, en deux heures tout est sec sauf les crottes de yack. Tutto va bene , petite promenade autour du lac, écourtée pour cause d’abords marécageux, et… soupe de nouilles .


Après la visite rituelle du voisin de la yourte de l’autre côté du lac, qui s’annonce en ouvrant la tente sans autre préalable, nous envisageons la journée du lendemain avec gourmandise - on ne passe pas tous les jours un col plus de 3000 m - et appréhension : les conditions météo sont une variable majeure dans ce genre de promenade. Lire la carte, relire la carte nous donne l’illusion d’apprivoiser par anticipation les incertitudes, paradoxe moteur de toute rando tant soit peu « engagée » .
Lequel de nous deux a dit aujourd’hui : « qu’est-ce qu’on fout ici ? »

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