dimanche 1 juin 2008

Bienvenue à Duut

On voit des yacks, on passe quelques névés, un col a 2655 m, « Chiveriin Khotol », une sorte de grand ensellement en pente douce avec vue dégagée, ça respire, et derrière ça une bonne descente bien roulante d’une vingtaine de kilomètres comme récompense, ça s’apprécie.



Après la traversée de paysages grandioses dans un silence tranquille, nous débouchons sur la bonne ville de Duut en début d’après-midi.


De loin ça donne quelques toits de toutes les couleurs, calés au fond d’un vallon avec verdure et chevaux. Quelques motocyclistes viennent constater notre installation pas vraiment discrète, car la vallée toute plate doit faire 10 km sur 10, et avec la longue-vue ( paire de jumelles sciée au milieu, comme ça on équipe deux personnes ) que chaque éleveur à dans sa poche, rien ne passe inaperçu.



Duut nous a permis de téléphoner à Juju qui était toute chose, de faire des courses entourés de tous les gamins du coin, de manger du poisson en boite dont on ne sait pas déterminer si c’est du maquereau ou de l’esturgeon et comme c’est écrit en russe on n’en saura pas plus, des nouilles dégueulasses, bien collantes et pleines d’amidon. La ville nous donne aussi à voir qu’après une certaine heure de la fin d’après-midi, les épiceries se transforment en bar à vodka, où toute la gent masculine au dessus de 15-16 ans vient se torcher consciencieusement, pour se torcher… d’où une ambiance morose le soir. Et ce ne sont pas les richesses architecturales de la bonne ville de Duut qui facilitent la rêverie : baraques de planches , maisons de béton tout décrépi. Une des plus belles constructions du village est l’hôpital vétérinaire, si, si .
Quand on a demandé où trouver de l’eau à boire, on nous a vaguement indiqué une direction , et nous nous sommes retrouvés à filtrer l’eau du ruisseau dans quel viennent faire, ce qu’ils ont à faire tous les animaux du coin, grands ou petits. Ca nous a modérément plu, parce que même si on filtre, et on fait bouillir, l’eau claire a forcément une meilleure image de marque que l’eau marron…A la tombée de la nuit, après un petit tour, nous découvrons à l’ouest du patelin, une fontaine d’eau justement bien claire, à débit permanent, que personne dans la journée ne s’était fendu de nous indiquer. Nous sommes très surpris de ce je-ne-sais-quoi de passif dans les attitudes .
Il n’y a aucune espèce d’hostilité, au mieux une vague curiosité , mais surtout beaucoup d’indifférence, ce qui ne nous gêne que modérément, d’ailleurs .



Des longues vallées suspendues, des grandes perspectives, habitées de bestioles quadrupèdes en tous genres, des couleurs pastel partout, les points blancs des yourtes parsemées dans les moindres recoins, on s’en met plein les yeux.
A l’inverse, ce qu’on a vu des villes ( « sum » = commune), est franchement moche à part les toits multicolores. C’est assez propre, même si personne ne se gêne pour balancer sa bouteille de verre ou de plastique n’importe où, du fait d’une récupération intensive de tout ce qui peut l’être.

Arrivée à Duut cette petite ville de montagne à l'esthétique rudimentaire facon russe, baraques en béton, tôle et planches en tous genres, camping pas loin, ravitaillement dans une épicerie - bistrot ou les pochards du soir se retrouvent faute d'autre distraction probablement. La postiere nous fait un grand numéro de maestria du clavier qui nous épate, et bien sur nous mangeons des nouilles et prenons contact avec la curiosite du voisinage qui vient se planter à deux metres de la tente, et regarde, et attend ...

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