samedi 7 juin 2008

de l'eau et des cailloux





Après notre déménagement vespéral, de crainte de crues de la rivière, lever à 06h 06 Nous longeons les rapides sur la piste très caillouteuse rive gauche, sous une ombre bienvenue .
Nous ne voyons pas le moindre un kayakiste, le long de la vingtaine de kilomètres de rapides, pourtant il y a de quoi faire, mais nous avons croisé beaucoup de troupeaux en transhumance, à pattes courtes et à pattes longues, qui ralentissent sérieusement notre progression déjà pas brillante, vu l’état catastrophique de la piste.
Les troupeaux montent par groupes de quelques centaines de bêtes, nous descendons à deux individus, nous ne faisons pas le poids, alors nous devons souvent patienter sur les bas-côtés de la piste large de quelques mètres, à chaque fois que nous croisons un troupeau.
Ambiance bucolique, mais au dixième troupeau, les salutations, les photos, tout ça …devient d’une fréquence encombrante, mais à la décharge de nos camarades montagnards, personne ne nous a forcés à venir chez eux. Tout le monde est très calme dans ce foutoir apparent, y compris les familles entières qui remplissent les quelques interstices restant dans les camions qui déménagent tout le matériel : yourtes, meubles, poêles, literie, parabole…


Piste, disais-je, très dégueulasse, pire que tout, en gros du sable mou dans lequel on s’enfonce, sur lequel on pousse à pieds, alternant avec des côtes du type caillasse qui ressemble aux marches d’ un escalier jetées en vrac, en montée et en descente, avec exceptionnellement 100 ou 200 mètres de sol plat où on ne s’enfonce pas.
Ce soir après 40 bornes, nous sommes lessivés . Nous faisons une pause sur une petite île au milieu de la rivière, fort sympathique , mais les moustiques, spécialité de la région , ont bon appétit, on était prévenus, alors on a fait du feu. Nous mangeons du fromage un peu acide et salé, gracieusement offert par une de nos admiratrices de passage, que nous faisons cuire – le fromage, pas l’admiratrice- avec de la confiture, et c’est tout à fait intéressant pour nos papilles, histoire de changer de goût.
La diversion, le détournement, la fantaisie, l’imprévu, le décentrage, faire vivre les chimères, les trésors combinés du hasard et de l’imagination .
Restons positifs, le vent nous accompagne avec un peu de sable , pour donner une consistance croquante à cette promenade de santé.
Autant que nos échanges linguistiques nous le permettent, nous apprenons que la distance restant pour Bulgan – Khovd , varie entre 30 et 70 km, suivant nos informateurs, et il semblerait que la piste soit encore très pourrie pendant 20 km ; donc pas de réjouissances urbaines ni de restau tout de suite , nous allons faire maigre encore au moins 24 heures. J’ai un peu les crocs mais ça s’arrangera bien un jour ou l’autre, merci les gâteaux fourrés aux figues en attendant, et les nouilles, et les nouilles .


ça n'est pas confortable, mais c'est vivant c'est beau

photo de famille torguto-khazakho-chinoise

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