mercredi 4 juin 2008

On a pédalé sur la Lune

Ciel pas très engageant à 06 heures, fraîcheur et gros nuages alentour, nous montons vers Ulaan Davaa , on n’a pas bien dormi à cause de l’altitude, et des voisins qui sont venus faire du rodéo à moto autour de la tente vers deux heures du matin...


Après la dizaine de kilomètres qui nous mène au pied du col, nous avons une nouvelle séance de pousse-vélo, raide mais pas longue.


Belles vues du col, 3206 m, sur les vallées environnantes, à l'ouest vers Delüün, au nord vers Duut, libérées de justesse de leur enveloppe nuageuse, et voilà une descente caillouteuse, un peu merdique et pleine de flotte sur quelques kilomètres.
Après la descente du col, nous pouvons laisser un peu tomber la garde, profiter plus tranquillement du paysage sans risquer la chute, admirer ces grandes vallées, larges, ondulantes , peuplées de gamins, de yacks, de chevaux qui batifolent, qui jouent en montant vers les alpages d’été, de chiens qui se contentent d’aboyer deux fois à notre passage avant de continuer leur sieste derrière un caillou, d' éléveurs souriants, qui déménagent avec yourtes et bagages en trottant et galopant derrière leur bétail, bref, de la vie partout.
Nous continuons notre descente en longeant la rivière du col rouge, jusqu’au confluent avec la rivière aux cailloux « Tchuluut gol ». Sur une petite clairière entourée d’un bosquet de saules et de peupliers, nous posons nos valises. Merci pour le feu, l’eau qui récure et désaltère, c’est magique.



Nous sommes invités dans une yourte par une famille fort accueillante, souriante, autour d’une grand-mère qui sort sa del des grands jours pour être belle sur la photo ; on boit un coup, on part quand c’est fini, sans cérémonial, sans se retourner, avec la promesse d’envoyer les photos.
On passe des groupes de femmes qui font le grand nettoyage de printemps, tapis multicolores étalés sur l’herbe devant la yourte, tableaux bucoliques qui font bon ménage avec l’ambiance de chaise-longue vue précédemment.
Nous savons pourquoi nous sommes venus, réponse si besoin est à la question vue plus haut, question qui s’estompe petit à petit, dans la grandeur simple des paysages où nous nous coulons tout doucement, de mieux en mieux, sur nos petits vélos de pas grand-chose, et qui sont si importants pour notre périple de silence , d’effort et de récompenses, de rêverie ininterrompue.






Question voisinage,ce soir c’est calme, les ouvriers qui refont la piste à coup de bulldozer un peu plus haut ont posé leurs outils avant de partir en camion vers la vallée, ce qui tombe bien, nous n’avons pas envie de faire la conversation après un bon dénivelé de 300 m positif au départ, suivi de 900 m à la descente, dont dix bornes de caillasses, gués et autres divertissements humides. Tout ceci nous permet de laver les concurrents et leurs frusques, avant un bon sommeil réparateur.
La journée fut dense : montée du raidillon avant le col, descente mouvementée, grandes étendues herbeuses, puis sableuses, visions panoramiques en tous genres, troupeaux en transhumance et ambiance festive de printemps, pour les humains comme pour les quadrupèdes. Nous avons passé quelques gués, timidement pour les premiers, on essaie de passer à sec, on fait des manières, et petit à petit on se laisse aller, on patauge allègrement sans faire semblant de vouloir rester secs, ce qui n’occasionne pas de souffrance particulière étant donné le ciel bleu et les 25 ° ambiants.

fin de journée détendue,agréable,fluide, des couleurs et des troupeaux partout sur l’herbe vert tendre, les yacks paisibles, timides.
La fin de la piste d’aujourd’hui est particulièrement roulante, agréable par son faible dénivelé( ne pas avoir besoin de pédaler c’est bien, avoir à peine besoin de freiner c’est encore mieux ), à tel point que j’ai osé dire que ce n’était pas du vélo, mais plutôt de la descente en chaise-longue, avec quelques secousses en plus.
Je déclare que je sens mes genoux , ce qui ne signifie pas que je pue des genoux, non, je pue des pieds de temps à autres, comme beaucoup de gens très bien, mais ce sont mes genoux qui me rappellent à leur bon souvenir pour cause d’activité mécanique soutenue, en ces régions de montagne.
A la demande générale, je rappelle que mon porte-bagages a pété, et je suis en mesure de préciser, que mon porte-bagage n’est pas le seul à péter. Dans les montagnes où l’eau courante est très oxygénée, l’absorption de ce liquide comme breuvage quotidien, génère des émissions digestives de gaz à effet de serre, qui contribuent hélas à creuser le fameux trou dans la couche d’ozone, personne n’est parfait . L’avantage du porte-bagage, selon Martine, (prout-bagages ?), c’est qu’il ne pète qu’une fois, du moins on espère . Vrai, mais moins spectaculaire. Ainsi soit-il. Et pourtant ici, que de l’eau à boire, et rien à fumer .

Passage du col le souffle court mais pas nous, à nos ages ça monte plus que pour les petits, avec équipement montagne, et ensuite descente magnifique dans une vallée large verte pleine de troupeaux partout en transhumance avec leurs bergers à cheval, superbe, on sait vraiment pourquoi on est venus. Arrêt le soir en arrivant sur la rivière Bulgan, après une fin journée en descente, que j'ai appelée journée chaise longue.

1 commentaire:

Mongolie 2008 a dit…

Magnifique photo ce p'tit bout de bonne femme sur son vélo
GaElle