mardi 8 juillet 2008

voir Tariat, et en sortir...

Après une nouvelle bavante de 20 km, le vent dans le nez, nous arrivons à Tariat.
Nous sommes harcelés par une harpie qui veut absolument « nous aider », nous rabâche qu’elle est mentionnée dans le Lonely Planet, ce qui nous indiffère totalement, et nous poursuit en moto. J’essaie de rester calme en lui expliquant qu’on aime bien prendre le temps, choisir ce qu’on fait, décider où l’on va . Rien n’y fait, je lui dis que je n’ai pas besoin d’elle, elle insiste, un vrai pot de colle. Elle veut absolument nous vendre quelque chose, de la bouffe, une nuit dans sa ger, la journée du lendemain au Naadam, le transport en voiture pour aller au volcan du coin , le Khorgo, n’importe quoi,pour accrocher le touriste.
On finit par la larguer pour aller à la banque, et là, autre partie de plaisir. La guichetière en train d’assembler une liasse de papiers, jette un œil vers nous, comme on jette un os au chien, et nous fait comprendre que l’ordinateur est en panne, qu’elle ne peut pas nous donner d’argent, et point final. Nous connaissons déjà le « no computer, no money » qui nous est servi.Nous avons 2.000 tögrög en poche, soit 1,200 euro, ça fait un peu court pour la semaine qui vient . Martine pique un coup de sang, fonce dans le bureau de la Directrice de l’agence en gueulant, et dans les trois minutes, après rédaction d’un bordereau et un coup de fil à UB, nous avons nos sous. Comme quoi le langage des mains, la motivation et l’intonation peuvent être aussi efficaces qu’une explication littéraire… Heureusement, sinon bonjour les complications.

les yacks ne sont pas émus par nos états d'âme, ni les petits , ni les grands (yacks et états d'âme confondus), ils broutent et grognent (ça nous rappelle Raoul, un vieil hippopotame au Burkina...)

Nous partons dépenser nos fifrelins dans la seule guanz que nous trouvons, et à peine installés, la furie motocycliste vue plus haut s’installe à table à côté de nous, essaie de nous persuader "qu’il fait trop froid, et que nous sommes trop vieux pour camper"( sic )! Cette argumentation imparable et imprévue nous séduit bien sûr immédiatement. Excédé, je lui demande si elle est toujours aussi collante avec les touristes, mais rien ne l’arrête.
Pour en remettre une couche, nous faisons des courses dans deux magasins, dont nous apprécions le résultat le soir : le pain acheté dans le premier magasin est moisi, et les pseudo vache-qui-rit achetées dans le deuxième sont périmées depuis 1 an et demi et dures comme du bois .

Nous décollons de l’endroit qui sue le piège à touristes, pour la rive sud du lac Terkhiin Tsaagan. A peine arrivés, une bande de marmots vient nous coller, nous gueuler sous le nez, bref, aucun môme n’a été aussi pénible depuis six semaines, au point qu’une fois notre lessive faite, nous plions la tente, remballons tout, en direction de la rive nord. C’est reparti pour 15 kilomètres de plus, on aura nos 50 bornes réglementaires dans les pattes aujourd’hui.
Comme test de résistance psychologique, à l’entrée du Parc KhorgoTerkhiinTsaagan, malgré notre itinéraire de contournement du patelin, la furie du matin nous rattrape une nouvelle et dernière fois, elle veut nous emmener au Naadam demain , mais ne nous dit surtout pas où il a lieu. Nous lui tournons le dos sans autre réponse.
Pour couronner le tout, nous n’atteignons pas le lac, trop fatigués, nous nous posons près d’une mare d’eau claire, près du volcan Khorgo en toile de fond, pour une belle soirée très arrosée, d’eau de pluie, parmi nos camarades yacks qui grognent de contentement , en broutant de la bonne herbe fraîche . Tout ceci ne nous empêche pas de faire un feu pour la soupe .
Cet épisode dans un secteur touristique est la journée la plus déplaisante de notre séjour à la campagne, humainement parlant .

entrée du parc "khorgo terkhiin tsaagan nuur", camps pour touristes mongols, distincts des camps pour touristes étrangers, tarif d'entrée : 300 tg pour les mongols, 3000 tg pour les étrangers,soit dix fois plus, ça crée une certaine ambiance, seul le chien résiste à toutes ces dérives idéologiques, et nous accueille avec flegme , comme un vrai montagnard

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